mercredi 30 mai 2012

La mondialisation des échanges et de la culture : inégalités Nord-Sud


INTRODUCTION :

Le débat sur les rapports entre inégalités et mondialisation est un thème récurrent, surtout depuis
l’accélération de cette dernière depuis les années 90.
Si la définition de la mondialisation est évidente, intégration planétaire du domaine économique,
financier et culturel, qu’entend-on par inégalités ? On distinguera les inégalités internationales.
Le débat publique et scientifique porte aujourd'hui plus spécifiquement sur une autre
question, celle de la répartition des richesses créées par la mondialisation. Seule une étude
des inégalités peut nous dire qui seront les gagnants et les perdants de la mondialisation, ces
derniers étant ceux qui n'ont pas su ou pas pu tirer parti des opportunités nouvelles offertes
par l'ouverture.
L'étude de la mondialisation comporte ainsi un volet macroéconomique (problèmes liés à la
croissance) et un volet microéconomique (problèmes de la répartition de cette croissance).

La mondialisation est-elle responsable des inégalités Nord-Sud ?!




Dans une première partie nous vous présenterons quelques définitions sur la mondialisation et ses enjeux ainsi que les inégalités qu 'elle entraîne :

Mondialisation :
La mondialisation désigne d'abord l'explosion du commerce international
depuis la seconde guerre mondiale: en 50 ans le commerce international a été
multiplié par 17.
Plus généralement, la mondialisation désigne l'internationalisation des échanges, que ce
soient ceux de marchandises, de services ou de capitaux et qui accroît la concurrence internationale.

Inégalités :
Parler d'inégalités, c'est à la fois préciser l'objet de ces inégalités (inégalités de quoi) et les
sujets concernés (inégalités entre qui).

On doit considérer trois types d’inégalités économiques :
1) Les inégalités internationales, mesurées par les écarts entre indicateurs de niveaux de vie moyens .
2)Les inégalités internes à chaque pays. Elles sont généralement mesurées par les coefficient de Gini ou de Theil.
3)L’inégalité « mondiale », où l’on considère la population mondiale comme un tout, et que l’on
mesure de la même manière que l’inégalité interne à un pays. Ce dernier type d’inégalité est
évidemment la résultante des deux premiers.




Dans une seconde partie nous vous présenterons les critères de ses inégalités :

Dans ce document, la comparaison des inégalités des pays du Nord et des pays du Sud est faite selon plusieurs critères.
Tout d’abord au niveau «  des riches et des pauvres » : les inégalités entre ces différentes personnes se fait à cause des différences de revenus et de richesses monétaires. Par exemple: aujourd’hui environ 1,2 milliards de personnes survivent avec 1 dollar par jour.

Secondement, au niveau de l’école et de la santé.

École : Il y a une inégalité au niveau de l’accès au service de base, 325 millions d’enfants ne sont pas scolarisés, sur 900 millions d’adultes 1/5 ne sait ni lire ni écrire. Même si l’éducation progressent, en 2005 72 millions d’enfants ne sont pas scolarisés (contre 96 millions en 1999). Dans les pays en voie de développement plus de la moitié des enfants non scolarisés sont des filles où la priorité est donnée à la descendance masculine.

Santé : La population mondiale n’a jamais été en si bonne santé (source OMS), l’espérance de vie moyenne dans le monde est passée de 50 ans (1955) à 66 ans.
Parallèlement le nombre d’enfant mourant avant l’âge de 5 ans est passé de 40 % à 8 %.
Pour autant, les inégalités ne disparaissent pas malgré l’amélioration de la médecine et des soins, plus de 20 millions de personnes meurent chaque année avant d’avoir atteint 50 ans.
Au cours des 20 dernières années, 300 millions de personnes vivent dans un pays où l’espérance de vie a baissé, en effet le développement de la pauvreté et la malnutrition dans de nombreux pays a eu un effet négatif sur la santé, les guerres et les restrictions n’ont rien arrangé, surtout l’émergence de nouvelles maladies comme le SIDA.
Enfin, au niveau des énergies (accès aux ressources de la planète), 1 habitant sur 6 ( soit 1 milliards) est privé d’accès à l’eau potable, 2 milliards n’ont pas d’électricité.
Naturellement, les 20 % de la population qui habite dans les pays en développement consomment ainsi 60 % de l’énergie mondiale par ex : la production/consommation du pétrole.

( Source : Coptocap.org/pdf_ecole/10-inegalites-nord-sud-richesse.pdf )


Dans une troisième partie, nous vous présenterons l'évolution de ces inégalités et les quelques solutions pour les réduire :

Lors d'une étude sur l’évolution des inégalités internationales depuis les années soixante, réalisée sur un échantillon de 115 pays en pondérant les revenus par habitant par la population, la recherche trouve que l’inégalité internationale diminue depuis les années 60 , utilisant les mêmes conventions, les calculs soulignent que la réduction de l’inégalité internationale résulte largement de la forte croissance que connaît la Chine. Ce qui est certain, c’est que certaines inégalités internationales s’accroissent, tandis que d’autres se réduisent.
Quelle est la responsabilité de la mondialisation dans ces évolutions ? Une étude de la Banque Mondiale ( Banque mondiale 2001) souligne que 24 pays en développement qui ont renforcé leur intégration mondiale durant les deux dernières décennies ont connu une croissance plus vive que les pays moins intégrés. Il paraît peu contestable que pour les pays d’Asie , la mondialisation a été un facteur favorable, même en admettant que les facteurs structurels (taux d’alphabétisation, égalité initiale, taux d’épargne) et de politique économique interne sont très probablement essentiels.
L’ouverture commerciale tire en effet la croissance et attire les investissements directs, facteurs essentiels de transferts de technologie et de savoir faire. Les flux financiers ont complété une épargne nationale déjà élevée.
En revanche, que la mondialisation ait été un obstacle à la croissance d’autres pays du Sud paraît une thèse plus difficile à argumenter. Certains phénomènes ont cependant pu jouer un rôle négatif. Une ouverture trop rapide aux flux de capitaux mobiles, engendrant des crises de change aux effets récessifs profonds.

Les instruments de lutte contre les inégalités
Il n’existe pas de formule universelle pour résoudre le problème de la pauvreté.
Il faut prendre le problème à la racine : non pas lutter contre la pauvreté et les inégalités mais éviter qu’elles ne constituent des trappes.
Les politiques de lutte contre les inégalités doivent donc favoriser l’insertion des catégories défavorisées :
- insertion dans la vie économique : accès aux marchés de capitaux, à l’assurance,
- insertion dans la vie politique : possibilité de s’exprimer, d’être représenté,
- insertion dans la société : éradication de la précarité, de l’exclusion et mesures en
faveur de la mobilité sociale.




Pour finir, nous évoquerons la re-distributions des richesses dans le monde :

Le principe d'une redistribution mondiale, de création d'un espace mondial de solidarité et de redistribution des richesses, est inéluctable si l'on veut réduire les Inégalités et assurer l’accès de tous les pays au financement du développement. Au delà de la nécessaire augmentation de l'aide public au développement et du ré-équilibrage des termes de l'échange, la redistribution des richesses à l'échelle mondial passe par la mise en place d'une fiscalité international : taxation international des transactions financières à court termes et ou toutes autres taxes internationale. C'est nouveaux modes de financements du développement et des biens publics mondiaux sont le moyens d’assurer un flux de ressources prévisible et continue qui permettent aux pays bénéficiaire d'investir de manière plus efficace, sur le long terme. Ils doivent s'analyser, tant d'un point de vue économique que politique, par rapport a l'ensemble des flux nord-sud. Ainsi mise en perspective, les nouvelles formes de financement peuvent être redéfinie comme un mécanisme internationale de compensation de ces flux négatifs.



Conclusion :

En conclusion, il semble possible d’affirmer que la mondialisation est un facteur favorable au
rattrapage des pays du Sud qui savent en tirer parti. Ceci suppose qu’ils disposent d’un Etat fort
et légitime, qui maîtrise le processus d’ouverture et l’accompagne de politiques internes
adaptées. Faute de quoi, le pays voit se développer une série de cercles vicieux qui l’enferment
dans une trappe de pauvreté. Dans ce cas, non seulement la mondialisation n’engendre aucun
processus automatique de sortie de cet état de crise, mais contribue sans doute à les y maintenir.

Charlotte YVRAY et Laura LACEUX


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